Optimiser votre infrastructure : Serveurs, data centers et efficacité énergétique
Optimiser votre infrastructure : Serveurs, data centers et efficacité énergétique
AG
7/31/20253 min lire


Si la sobriété numérique concerne nos usages individuels, l'impact environnemental du numérique est massivement concentré au niveau de son infrastructure invisible : les serveurs, les réseaux et, surtout, les data centers. Ces véritables usines numériques sont les poumons de l'économie digitale, et leur consommation énergétique est colossale. Optimiser cette infrastructure est donc un pilier fondamental du Green IT pour les entreprises et les acteurs du numérique, car c'est là que réside un potentiel d'économies d'énergie et de réduction d'empreinte carbone considérable.
Un data center typique consomme une quantité phénoménale d'électricité, non seulement pour alimenter les serveurs et les équipements de réseau, mais aussi et surtout pour le refroidissement. La chaleur générée par les milliers de processeurs et de disques durs est telle qu'il faut dissiper d'énormes calories pour maintenir une température de fonctionnement optimale et éviter la surchauffe. Cette consommation d'énergie engendre des coûts opérationnels élevés et une empreinte environnementale non négligeable.
Comment alors rendre ces infrastructures plus "vertes" ? La première étape passe souvent par une rationalisation et une optimisation des serveurs. De nombreuses entreprises possèdent encore des serveurs physiques sous-utilisés. La virtualisation est une technique qui permet de faire fonctionner plusieurs serveurs virtuels sur un seul serveur physique. Cela réduit drastiquement le nombre de machines physiques nécessaires, ce qui diminue la consommation d'énergie, les besoins en refroidissement, et l'espace au sol.
Au-delà de la virtualisation, la consolidation de serveurs consiste à regrouper les charges de travail sur un nombre réduit de machines plus puissantes et plus efficaces. L'extinction des serveurs "fantômes" ou sous-utilisés est un autre geste simple mais efficace. Les équipements plus anciens sont souvent moins efficaces énergétiquement ; leur remplacement par des modèles plus récents et optimisés pour la basse consommation est un investissement qui se rentabilise rapidement.
L'efficacité énergétique des data centers va au-delà des serveurs. Le système de refroidissement est un poste de dépense énergétique majeur. Des techniques comme le free cooling (utilisation de l'air extérieur froid pour refroidir les installations), le confinement des allées chaudes/froides pour une meilleure gestion des flux d'air, ou l'utilisation de systèmes de refroidissement liquide plus performants, peuvent réduire drastiquement la consommation électrique. Le choix de l'emplacement du data center, en favorisant les zones à climat froid, peut également minimiser les besoins en climatisation artificielle.
L'adoption de sources d'énergie renouvelables pour alimenter les data centers est également une tendance croissante. De nombreux grands acteurs du cloud annoncent des objectifs d'alimentation à 100% par des énergies vertes. Pour les petites et moyennes entreprises, cela peut passer par le choix d'un hébergeur qui s'engage dans cette voie ou par l'installation de panneaux solaires sur le lieu de leur data center.
Enfin, la supervision et la mesure continues sont essentielles. Il est impossible d'améliorer ce que l'on ne mesure pas. Mettre en place des indicateurs de performance énergétique comme le PUE (Power Usage Effectiveness), qui compare l'énergie totale consommée par un data center à l'énergie réellement utilisée par les équipements informatiques, permet d'identifier les gaspillages et de suivre les progrès. L'investissement dans des logiciels de gestion de l'infrastructure du data center (DCIM) aide à optimiser l'utilisation de l'énergie, de l'espace et du refroidissement.
Optimiser l'infrastructure IT est une démarche complexe qui demande des investissements techniques et stratégiques. Cependant, les bénéfices sont multiples : des économies d'énergie substantielles, une réduction de l'empreinte carbone, une meilleure résilience des systèmes et une image de marque renforcée. C'est un pas indispensable vers un numérique plus durable à l'échelle des organisations.